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¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise

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Monsieur Alexandre
♕ Je suis Monsieur Alexandre
Témoin de vos aventures

♟ Complots : 76
♟ Arrivée à Paris : 09/10/2011
♟ Localisation : Au-dessus de toi
♟ Profession : Gardien de vos secrets




Sous le sceaux du secret
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Jeu d'espion: Je travaille pour vous, pour vos ennemis et pour moi-même.
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¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise Vide
MessageSujet: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeDim 1 Juil - 22:18

    ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise Bal10

    Des ambassadeurs anglais à Paris ! La chose ne s’était plus vue depuis de nombreux mois, lorsque l’épopée du jeune prince de Galles et de son ami Buckingham les avait menés dans la capitale française.
    Est-ce lors de cette soirée au Louvre que le prince anglais aperçu les yeux de la jeune Henriette ? Est-ce le fringant Buckingham qui lui a soufflé cette idée ? Ou l’Espagne aura-t-elle finalement refusé une telle alliance ?
    Qu’importe les raisons, c’est bien la France qu’a choisi l’Angleterre, et qui a accepté ce mariage. La fille aînée de l’Eglise unie avec les Protestants.

    Mais trêve de politique ! Ne pensons pas à ceux qui passent bien plus de temps autour d’une table de négociations que dans une salle de bal ! Ce soir, notre souverain ouvre les portes du Louvre et en l’honneur des ambassadeurs extraordinaires envoyés par ces nouveaux alliés, la fête va battre son plein.

    Mesdames, attention, vos maris rôdent autour de vos amants. Mesdemoiselles, sortez vos plus beaux atours pour ce gentilhomme anglais et vous, messieurs, ne cherchez pas querelles aux mousquetaires, ils ne font que protéger sa majesté ! Dansez donc, la musique bat son plein !


    Afin de fluidifier l'intrigue, merci de limiter
    vos réponses à 600 mots maximum.



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Marie-Aimée de Chevreuse
♕ Je suis Marie-Aimée de Chevreuse
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♟ Complots : 238
♟ Age du personnage : 37
♟ Arrivée à Paris : 10/10/2011
♟ Localisation : En France avant que mon mari ne choisisse de m'exiler...
♟ Profession : Comploteuse




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Jeu d'espion: Ambitieuse? Oui, mais uniquement par fidélité envers mes amis!
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeLun 16 Juil - 9:17

Délice parmi les délices...Marie aimait les bals, haut lieu de représentation, mais elle affectionnait particulièrelent celui-ci. La raison pour laquelle le roi - son ennemi déclaré depuis de nombreux mois - avait ouvert les portes du Louvre suffisait à lui faire aimer cette soirée avant même que les danses n’aient commencé.

La pauvre Henriette avait été donnée en pâture comme gage de paix et autour des miettes laissées après le carnage, les vautours d’agitaient. La jeune duchesse n’en restait pas éloigné et les fiançailles qui avaient fait revenir les ambassadeurs anglais étaient un superbe prétexte pour que la jeune femme poursuive ses oeuvres qu’elles jugeait glorieuses.

-Dans votre état, madame, je vous prierais de bien vouloir vous ménager, lui souffla le duc à l’oreille lorsqu’ils atteignirent la salle de bal.
-A trop se ménager, on tombe dans l’oisiveté. Vous savez qu’elle me tue, se contenta-t-elle de répondre, balayant la salle du regard.
Elle hocha pensivement la tête à quelques remarques qu’il lui lança à nouveau et tournant les yeux, détailla chacun des convives pour mieux retrouver celui qu’elle souhaitait voir plus que d’autres.

Où diable était-il, cet anglais? Etait-il seulement déjà arrivé? De dépit, elle posa son regard sur une coupe de vin tendu par un valet, mais le regard noir que lâcha le duc à la jeune femme la retint dans son geste.
-Si vous me refusez ce petit plaisir, donnez-moi au moins le loisir de lâcher votre bras, lui souffla-t-elle d’une voix tranchante.
-Pas avant d’avoir salué leurs majestés.
-Ce couple à trois est admirable ce soir, railla-t-elle.

Le duc ignora la réplique et l’entraîna vers le trône où siégeait le couple royal, pris dans l’ombre pourpre du cardinal.
Plus encore que la figure royale, c’était la barbiche du cardinal qui faisait battre les tempes de Marie. Il y avait une rancoeur sans nom sous ces silences.
-Madame, c’est heureux de vous voir parmi nous, répondit la reine à la révérence que fit son amie.
La mine qu’affichait le roi ne pouvait que contraster avec la douceur de la reine, et il se contenta d’un bref salut au duc.


-N’êtes-vous donc pas réconciliée avec son éminence, lança Chevreuse d’un ton ironique à la jeune femme?
-Taisez-vous! Je suis certaine qu’il émousse son poignard pour me le planter en plein dos. Foi de Rohan, je lui ferais avaler son chapeau de cardinal. Mais n’avez-vous donc pas vu ces ambassadeurs pour lesquels le roi a été forcé d’offrir ce bal?
-Laissez-là vos anglais, ils m’inspirent autant confiance que madame de Verneuil!

Marie lâcha un soupir sans répliquer. Ces bals étaient sa seule consolation dans l’état où elle se trouvait, mais sans esprit mordant à ses côtés, ou sans visage à admirer, elle ne donnait pas chère de sa peau ce soir-là!



Spoiler:
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Gabrielle de Verneuil
♕ Je suis Gabrielle de Verneuil

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Jeu d'espion: La conspiration est ma cause.
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeJeu 19 Juil - 16:20

« Pardon madame, mais le monsieur le duc me fait dire qu’elle voudrait que vous vous pressiez, afin de ne pas trop retarder votre départ pour le bal... »
Gabrielle, qui venait de confier les finitions de sa coiffure à une jeune servante, fronça les sourcil.
« Puis-je savoir en quoi le duc se sent-il concerné par l’heure de mon départ ? demanda-t-elle en observant son reflet dans le miroir.
- C’est qu’il compte vous y accompagner... »
A ces mots, la jeune duchesse leva brusquement la tête vers sa camériste.
« Et depuis quand m’accompagne-t-il ? Il était de notoriété publique que son mari avait les bals en horreur.
- Depuis qu’on lui a suggéré qu’il serait bon de vous y surveiller, madame. Je crois que mademoiselle sa soeur n’y est pas pour rien. »

Gabrielle prit un instant pour observer Margot. Elle ignorait ce que Nogaret avait bien pu lui faire - et à la réflexion, préférait ne pas le savoir - mais cette demoiselle avait au moins autant d’affection pour lui que sa propre femme, c’est à dire très peu. La duchesse n’avait jamais chercher à modérer ses propos, trop heureuse de trouver dans cet hôtel une alliée digne de ce nom.

« Fais dire au duc que je serai prête dans un moment, se contenta-t-elle finalement de répondre après avoir lâché un soupir las. »
Elle qui se réjouissait tant de la soirée à venir ! Heureusement pour elle, la grande majorité de la cour serait réunie pour l’occasion, et il ne devrait pas lui être trop difficile de s’échapper. Son époux trouverait bien quelqu’un avec qui s’entendre assez pour l’oublier !

Elle ne mit finalement guère plus d’une vingtaine de minutes à achever de se préparer et, rapidement, le duc et la duchesse de la Valette furent au Louvre, auquel l’on donnait un bal en l’honneur des ambassadeurs anglais. Gabrielle aimait beaucoup ces festivités, et malgré un trajet silencieux, se décida bien vite à ne pas se laisser gâcher la soirée par son mari.
Tous deux saluèrent succinctement le couple royal, et la jeune femme put échanger quelques mots avec Monsieur avant que son époux ne l’entraîne dans la foule des courtisans.

« Comptez-vous donc m’avoir à votre bras toute la soirée ? demanda Gabrielle en affichant un grand sourire d'apparat.
- Je le crains, oui, répondit le duc sur le même ton. À moins que...
- Oh, regardez ! Voilà monsieur de Chevreuse et sa femme. Allons les saluer ! »
Et comme il était de bon ton, entre Grands, de se rendre au moins quelques politesse, Nogaret fut contrait de suivre sa femme, malgré le peu d’amitié qu’il avait pour les concernés - ou du moins, pour la duchesse.

« Marie, quel plaisir de vous voir ici ce soir ! lança Gabrielle à son amie, avant de saluer le duc. Vous tombez à merveille, j’ai quelqu’un à vous présenter. C’est une femme pleine d’esprit, je suis certaine que vous ne pourrez que l’apprécier, continua-t-elle sans donner l’occasion à qui que ce soit de protester. Excusez-nous, messieurs. »
Là-dessus, elle prit le bras de son amie et l’entraîna un peu plus loin dans la foule, afin de ne plus sentir peser sur elles le regard des deux hommes qu’elles venaient d’abandonner.

« Diable, j’ai cru que je ne m’en débarrasserai jamais ! Avez-vous vu leur air ? »
Un éclat de rire suivit cette remarque, alors qu’elles se dirigeaient toutes deux vers un plateau chargés de verres.
« Alors, dites-moi, à quoi doit-on s'attendre ce soir selon vous ? interrogea-t-elle, amusée, en sirotant un gorgée de champagne, les yeux balayant la foule. »
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Marie-Aimée de Chevreuse
♕ Je suis Marie-Aimée de Chevreuse
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Jeu d'espion: Ambitieuse? Oui, mais uniquement par fidélité envers mes amis!
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeMer 29 Aoû - 10:06

Marie menaçait de répliquer quelque phrase acerbe au duc lorsqu’une voix claire et enjouée la fit se retourner. Gabrielle….telle la salvatrice ! Elle senti un poids s’ôter de ses épaules lorsqu’elle se détourna de Chevreuse pour saluer le couple ducal. Elle ne s’attarda pas à sourire à Nogaret sur qui elle rejetait chaque petit malheur de sa chère amie et qu’elle ne cessait de critiquer, parfois ouvertement. Le visage de l’homme, à ses yeux, était destiné à ne recevoir que quelques gifles.

-Vous tombez à merveille, j’ai quelqu’un à vous présenter. C’est une femme pleine d’esprit, je suis certaine que vous ne pourrez que l’apprécier, lança Gabrielle l’œil brillant sans laisser le temps aux hommes de répliquer ! Excusez-nous, messieurs.
Marie avait salué promptement les deux hommes et trop heureuse d’échapper à la mine du triste sire, suivie son amie au loin, prétextant de chercher des yeux la femme dont parlait Gabrielle. Ces feintes fonctionnaient toujours à merveille même si nul n’était dupe de la supercherie. Mais que Chevreuse ou Nogaret en trouve la preuve ! Les deux femmes parvenaient toujours à s’enfuir de ces petites obligations.

-Grands dieux Gabrielle, heureusement que vous êtes là ce soir ! J’aurais cru mourir sous les regards de mon époux, lâcha Marie.
-Diable, répliqua Verneuil, j’ai cru que je ne m’en débarrasserai jamais ! Avez-vous vu leur air ?
-Rappelez-moi pourquoi j’ai tant insisté pour épouser le duc, soupira Marie en levant les yeux au ciel ? Elle se garda d’ajouter qu’elle espérait que l’enfant qu’elle portait fut une fille. A ses yeux de mère et de femme, elle mettait tout espoir en son fils Charles. Le souvenir de Luynes rejaillissait en lui et avec, ces quelques années de douce innocence.

Elles échangèrent un rire complice avant que Gabrielle ne se serve d’une coupe de champagne.
-Alors, dites-moi, à quoi doit-on s'attendre ce soir selon vous, demanda son amie ?
Marie eu l’un de ces sourires dont il fallait se méfier à n’importe quel prix et le regard luisant, chercha à nouveau des yeux les mines anglaises.
-Je ne sais trop encore, commença-t-elle vaguement, mais…Ah ! Voilà…voyez-vous cet anglais au regard franc ? Je vous ai déjà parlé de lui, ce me semble…il s’agit du comte de Holland, expliqua la jeune duchesse. Elle eu un instant de silence pour laisser le temps à Gabrielle de comprendre l’allusion couvée. Un homme des plus intelligents de cette ambassade de puritains, ajouta-t-elle narquoise.

Elle aperçu non loin la figure d’un proche ami de son mari et s’éloigna de l’endroit, emmenant Gabrielle dans son sillage.
-Peste ! Nous ne serons jamais tranquilles ! Où en étais-je ? Ah ! Le comte de Holland n’est donc pas seulement mon…ami, mais il est surtout celui, très proche, du duc de Buckingham. Ledit sire qui, rappelez-vous, ne cessait de jeter quelques regards énamourés à notre jeune et jolie reine.

Elle vérifia que nulle oreille indiscrète ne pouvait les entendre et se penchant vers Gabrielle, lança ce qui pouvait déclencher un véritable scandale.
-Notre pauvre amie s’ennuie à mourir avec ce roi qui n’a de plaisir que l’oisiveté. J’ai pourtant essayé d’égayer ses jours mais allez-vous en savoir pourquoi, ajouta-t-elle d’une voix sarcastique, il a pris ombrage de ma présence…quoi qu’il en soit, cet adorable duc de Buckingham serait un ami parfait pour la douce Anne qui se languit d’un peu de compassion masculine à son égard.

Elle attrapa un verre de jus de fruit et posant une main sur son ventre, la mine satisfaite, trinqua avec Gabrielle.
-Qu’en pensez-vous ? Je pense que ce cher comte pourrait nous être utile, il est si adorable à mon encontre que je serais marrie de ne pas le mettre dans cette confidence !

Elle eu un léger sourire, teinté de cette innocence fraîche qui lui était propre. Oh oui, toutes deux s’emploieraient à rendre leur amie heureuse !
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Armand du Plessis
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♠ Le Diable s'habille
en pourpre ♠

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Jeu d'espion: Je travaille à la seule cause d'une grande France
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeSam 1 Sep - 12:21

Seigneur Dieu, qu'il aurait préféré rester ici derrière son bureau à travailler d'arrache pied, plutôt que de se rendre à ces festivités. En particulier, lorsque celles là étaient données pour faire honneur à des anglais ... Ceux là et les espagnols lui donnaient du fil à retordre, mais ça tombait bien lui aussi et il s'en réjouissait. Malgré tout, encore dans l'intimité de son bureau, il se laissa aller tout entier à l'agacement. La perspective de se montrer une énième fois diplomate en tout, alors qu'il aurait voulu tordre le cou à ce Buckingham, lui déplaisait prodigieusement, mais c'était son devoir. Il brandit la clochette d'or entre ses doigts et la secoua vivement, piètre défouloir, mais défouloir quand même pour un homme de sa froide trempe. Rochefort pénétra dans la pièce en moins d'une minute. Son homme de main était décidément toujours très efficace. Malgré tout, comme à l'accoutumée, Richelieu n'avait pas levé le nez de ces paperasses d'état qui le sollicitaient depuis plusieurs mois. L'homme ne s'en formalisait pas.

- Mon carrosse est-il prêt ?
- Il l'est Eminence.
- Et ...

Sa fille ? Ces termes là ne devraient pas franchir ses lèvres et ce pas une seule fois. Rochefort devait l'avoir à l'oeil en permanence pour qu'il ne lui arrive jamais rien, mais ne connaissait rien du lien de sang qui les liait.

- L'élève de maître Galilée ?
- Elle ne quittera pas sa tour.

Le torse bombé, Rochefort avait l'œil luisant de fierté. Une lutte au sommet avait dû avoir lieu entre ces deux là et pour cette fois, son homme de confiance avait gagné. De quelle façon ? Il espérait qu'il n'y était pas allé trop durement avec Aliénor pour la maintenir enfermée. L'idée même d'une ponctuelle captivité ne lui plaisait pas, mais trop longtemps absent de sa vie, il avait peur qu'elle ne s'éloigne de lui ou que le destin la lui arrache. Il luttait contre la culpabilité, en pensant que ce ne serait que pour cette nuit, elle ne devait pas le suivre, l'affaire était trop importante. Il avait décidé de lui laisser un mot afin de lui expliquer posément, mais les mots ce sont l'écrit, et les écrits demeurent. Il ne pouvait pas commettre cette imprudence, il suffisait qu'un autre qu'elle ramasse ce courrier et ça en était fini. Encore une fois, Richelieu sacrifiait tout pour que sa carrière demeure et avec lui le bien de l'état. Il n'avait pas d'orgueil sauf pour une chose, lui absent des affaires, la France s'écroulerait. Il appelait cela du réalisme davantage que de la prétention. Or au cœur du pouvoir, il était au centre de toutes les calomnies et de tous les ragots. Il n'allait certes pas leur en fournir davantage.

D'ailleurs, il n'avait pas le temps de tracer quelques lignes, il devait se faire habiller. Il demanda à Rochefort d'appeler les gens de sa suite habilités à le faire. Plus que jamais vêtu d'écarlate, le cordon de l'ordre du Saint Esprit autour de son cou, il sortit du palais cardinal vingt minutes plus tard pour prendre le chemin du Louvre. Il y fut reçu en très grandes pompes, comme toujours puisque sa fonction le lui permettait. Le sourire aux lèvres, il s'avança à grand pas vers la délégation anglaise et les accueillit très chaleureusement. La dissimulation est un art qu'il savait exercer à la perfection. Il devait encore négocier quelques clauses de ce contrat de mariage entre Henriette de France et le roi d'Angleterre. Il y parviendrait avec quelques douceurs et promesses. Mais avant toute chose, il fallait s'assurer de l'essentiel, il leva le bras pour inviter Rochefort à s'avancer vers lui.

- Si la reine quitte un seul instant la salle de bal, faites le moi savoir immédiatement. Mettez d'ailleurs vos meilleurs hommes pour la suivre si tel est le cas. De la discrétion, du doigté en somme de l'efficacité.

Richelieu rehaussait ses moustaches tout en murmurant ses ordres.

- Il en sera fait ainsi, Eminence.
- Allez ...

A présent les jeux de la politique pouvaient commencer.


Dernière édition par Armand du Plessis le Dim 30 Sep - 15:25, édité 1 fois
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Aliénor Descrières
♕ Je suis Aliénor Descrières
    Sidereus Nuncius
    Annunciatore Celeste

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♟ Arrivée à Paris : 01/07/2012
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♟ Profession : Scientifique en herbe, et extra-terrestre ambulant.




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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeSam 1 Sep - 15:46

« Mademoiselle, êtes-vous sûre que vous pouvez… »
« Son Eminence n’a pas laissé de contre-indication, Noëlle ? »
« Certes non, mais monsieur le comte de Rochefort a dit… »
« Le comte de Rochefort me ferait enfermer dans un couvent s’il le pouvait. Tu sais très bien qu’il exagère, et si le cardinal n’a rien dit, alors quel mal y a-t-il à ce que j’aille juste jeter un coup d’œil ? »

Ne pouvant résister plus longtemps à cette jeune fille qui savait se montrer bien persuasive quand elle le voulait, Noëlle ne protesta plus et l’aida à lacer le haut de sa robe, qu’elle avait tenu à mettre toute seule « afin de voir si elle avait correctement suivi les consignes de Milady ». En réalité, mais cela Noëlle l’ignorait, Aliénor avait surtout enfilé un corsaire de garçon sous ses jupons, et enfilé une chemise de manière à ce qu’elle tienne grâce à son corset, et non mais aux manches qu’elle n’avait pas enfilé mais juste enroulées autour de son buste. Lorsqu’elle serait sortie du château, elle se débarrasserait de la robe et n’aurait plus à passer les bras dans ses manches pour faire un garçon de course tout à fait convenable. En attendant, elle avait passé une robe bleue sombre aux manches longues d’où dépassait un peu de dentelle, la même qui ornait le décolleté et la pince qui retenait ses lourds cheveux sombres. Dans cet accoutrement, elle se sentait incroyablement cruche. Mais bon, aux grands maux les grands remèdes. Aliénor remercia la brave Noëlle et attendit qu’elle ait regagné le couloir, avant de jeter un dernier coup d’œil au miroir et de sortir rapidement à son tour. La nuit était très claire ce soir-là, la nuit idéale pour observer ce phénomène que son maître Galilée appelait « les étoiles filantes ». Elle n’en avait encore jamais vues, et elle comptait bien réussir aujourd’hui !
Son plan était relativement simple : s’habiller comme si elle se rendait au bal donné en l’honneur de la délégation anglaise afin de ne pas être repérée par les domestiques, longer le corridor, passer à côté de la grande salle, sortir comme si elle s’en retournait en une quelconque demeure qui serait sienne. Et là, à elle la liberté. Simple comme bonjour, à condition de ne croiser personne qu’elle connaissait. Mais le cardinal devait déjà être parti et Rochefort était sûrement avec lui ; les risques de les croiser étaient donc à peu près nuls. Parfait.
Se tenant très droite selon les indications de Milady, le pas assuré mais pas trop rapide pour ne pas attirer l’attention, Aliénor marcha en ne jetant que peu de regards autour d’elle, ne voulant surtout pas éveiller les soupçons. Les mains jointes par devant elle comme elle avait vu beaucoup de dames le faire, elle tourna au coin du corridor et aperçut… Le père Joseph ! Aussitôt, elle se cacha derrière le mur, le cœur battant. Si ce maudit moine la surprenait ici, il irait aussitôt tout rapporter à son père. Elle attendit donc, plus ou moins patiemment, en jetant des coups d’œil brefs dans le couloir jusqu’à ce que le capucin ne s’éloigne. La voie était libre. Le cœur soudain moins vaillant, elle continuait son chemin quand, au détour d’un nouveau couloir, elle percuta quelqu’un. Levant des yeux subitement paniqués vers l’obstacle qui avait eu le mauvais goût de se placer sur sa route alors même qu’elle passait devant la salle de bal –exactement le point critique du plan !- elle ouvrit de grands yeux en reconnaissant…

« Lord William ! Mais qu’est-ce vous faites là ? » souffla-t-elle. La question n’était pas tant ce qu’il faisait ici à ce bal, mais plutôt ce qu’il faisait là, ici, précisément à l’endroit exact où elle ne voulait rencontrer personne ! Jetant un œil rapide dans la salle, elle l’entraîna par le bras en direction du couloir.
« Ecartons-nous, vous allez me faire repérer ! » marmonna-t-elle encore en oubliant de lui préciser deux-trois choses… Entre autres les raisons de sa discrétion et l'identité de celui par qui elle ne voulait pas être reconnue.

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Athos
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Est-ce que par hasard,
vous croyez que
je tiens à la vie ?

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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeLun 3 Sep - 15:59


Vos malheurs font rire !
Un bal. Qu’y avait-il de mieux pour amuser les nobles, occuper les valets et servantes, faire jaser les bourgeois, et ennuyer les militaires ? Rien. Ou en tout cas, rien qui venait à l’esprit d’Athos dans l’immédiat. Il avait déjà l’impression que les minutes s’écoulaient plus lentement, tandis qu’il regardait l’horloge en attendant patiemment que Grimaud lui annonce que ses amis étaient arrivés. Il n’aimait pas être de service pendant les bals, il se souvenait trop bien de l’époque où il appartenait encore à cet univers, et il avait l’impression qu’il allait se voir passer, Anne au bras, jeune, fou, niais et souriant comme avant. Mais cela ne servirait à rien de s’avertir, il ne se croirait pas lui-même, et il devrait se regarder se condamner encore… Le mousquetaire jeta un regard mauvais à son verre vide. Il n’aimait pas sa rêverie. Son regard appela Grimaud, et celui-ci le resservit en silence. Anne était morte, et lui aussi, d’une certaine façon, alors il n’avait rien à craindre de ce bal. Il devait y aller, faire son devoir, servir le roi. C’était ce qu’on attendait de lui.

D’Artagnan jetait des regards vifs dans la salle, cherchant certainement quelque action intéressante. Il arracha un sourire à l’aîné de ses amis. Le manque de connaissance que le jeune garde avait des soirées comme celles-ci avaient quelque chose d’amusant. Pourtant, il suffisait de voir comment les têtes s’inclinaient pour deviner que tout l’intérêt des bals n’étaient ni dans la danse, ni dans les gestes, mais bien dans les mots. Les billets doux passaient de mains en mains, les idées étaient transmises aux oreilles par les bouches, les regards se perdaient pour mieux dissimuler les sentiments. Et pendant ce temps, les mousquetaires devaient se tenir bien droit, supporter sans trembler les regards mauvais des gardes de son éminence qui se tenaient là, à quelques mètres à peine, et prendre leur mal en patience. Cela donnait à la proposition de d’Artagnan qui s’était proposé pour passer la soirée avec ses amis encore plus de valeur. Athos se désintéressa un instant de d’Artagnan pour jeter un nouveau regard à la salle, puis aux hommes près d’eux. Ses yeux rencontrèrent ceux de Jussac, qui comptait parmi les gardes rouges se tenant le plus près du groupe de mousquetaires ; il ne put s’empêcher de trouver son regard bien impertinent, et se promit d’aller le lui dire dès qu’ils ne seraient plus en service. « Quelqu’un devrait apprendre à ces gardes la politesse. » La phrase interrompit le silence des mousquetaires. Prononcée sur le ton de la conspiration, on la devait au plus jeune des hommes. Lentement, l’ancien comte de la Fère tourna sa tête vers Charles qui avait suivi son regard. Tous ses amis avaient à présent les yeux tournés vers le garde. Un sourire s’étira sur le visage d’Athos. Voilà, ils y étaient, tout l’intérêt des bals était là. Et dans la salle, et ici, c’était exactement la même chose. Des menaces, des conspirations, des regards éloquents... Il posa sa main sur l’épaule de son ami. « On leur apprendra… » Bien sûr, les duels avec les gardes du cardinal comptaient parmi les occupations normales des mousquetaires du roi. Mais plus tard. Ils étaient de service : ils devaient faire leur devoir. Il essaya de se concentrer sur la salle, tant pis s'il devait se revoir passer en songe, tant pis si Anne devait rire à son bras. C'était ce qu'on attendait de lui.

Un bal. Qu’y avait-il de mieux ?
© Belzébuth


Dernière édition par Athos le Sam 27 Oct - 19:16, édité 3 fois
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William Wrexham
♕ Je suis William Wrexham

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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeMar 4 Sep - 22:44

56...57...58...59...

L’imposante horloge résonna dans tout le couloir, le DOOOoooong retentissant se répercutant sur les murs de pierre, arrachant William à son étude dans un mouvement de sursaut. Il renversa le bocal de soufre sur la feuille, retenant un juron face aux dégâts.

-Mylord, osa derrière lui son valet, vous aviez demandé à être arrêté à heure dite....
-Yes, répliqua le marquis exaspéré devant la poudre noir s’étalant sur ses papiers....oui, je viens!
Il attrapa un tissu déjà noirci, tâchant d’ôter le soufre de ses doigts et jetant le tout sur son bureau, claqua la porte derrière lui à la suite du valet.

Des anglais à Paris...s’il y avait une chose à laquelle William se désintéressait totalement, c’était bien ce mariage franco-anglais et la venue des ambassadeurs! Depuis James Stuart et ce fil à la patte qu’il lui avait attaché, il s’était méfié des envoyés anglais. Ses petites affaires personnelles n’avaient en rien cessé et il craignait toujours que ces bruits remontent aux oreilles royales. Un mois auparavant, son retour en Angleterre pour le Couronnement de Charles 1er lui avait confirmé ses doutes: les ordres de feu James 1er se poursuivaient à son encontre. Et recevoir une lettre du souverain lui-même à ce sujet n’avait pas rassuré William.

Les bals ne lui déplaisaient pas, mais celui-ci, en particulier, était l’un de ceux auxquels il voulait échapper. Buckingham était à ses yeux une fouine et ses amis se feraient un plaisir de lui rapporter les moindres faits de la cour française. Son absence serait malvenue. Très.
Il avait cette fois décidé de passer quelques vêtements à la mode françaises et lissant une dernière fois sa moustache face au miroir, il grimpa précipitamment dans le carrosse qui l’attendait.


Lui qui avait tant voulu échapper à ces mondanités dans sa jeunesse se prenait aujourd’hui à ce jeu. Il ne rechignait jamais à conter quelques anecdotes à des jeunes gens fascinés par le personnage, mais se gardait parfois d’avouer s’il s’agissait de mythes ou de faits réels; il s’amusait de les voir tenter de lui arracher quelques indices afin de connaître la vérité.
Et dès son premier pas dans la salle de bal, il avait été alpagué par un jeune comte qui, à chacune de ses apparitions, s’accrochait à lui.

Retenant un soupir las, William fit néanmoins bonne figure face au jeune homme.
-Connaissez-vous ces ambassadeurs, marquis? On les dit favoris du roi d’Angleterre...est-ce vrai? Ce...Bouquinquan!
-Le duc était auparavant attaché au roi James 1er, répondit simplement William en observant les visages de ses compatriotes. Méfiez-vous simplement des favoris, comte. Ils grimpent haut, leur chute est rude, mais lorsqu’ils sont à leur faît, rien ne semble les stopper dans leur élan.
-Monsieur de Luynes en a été un parfait exemple, sourit le comte.
-Je prédis que la présence de Holland et Carlisle ne sera pas de tout repos, reprit William dans un sourire. La terre française regorge de têtes bouillantes qui ne songent qu’à se faire entendre.
Il échangea un regard entendu avec le comte avant de prendre poliment congé, prétextant quelque rencontre importante à faire. Ce type d’excuse restait sa meilleure fuite, et à cet instant, l’arrivée du cardinal était une raison supplémentaire à sa mise à l’écart. Il n’avait nulle envie de parler avec l’homme rouge - ou quel que soit le surnom donné par les français! - et de mentir sur ses réelles occupations du moment...Il s’écarta silencieusement vers la sortie, avisant une csortie sans obstacle. S’il pouvait simplement avoir été vu au bal avant de quitter le palais, il ne s’en porterait que mieux!

Il fit quelques pas en arrière afin d’assurer cet éloignement discret, mais à l’instant où il allait se retourner, il senti une sorte d’animal lui rentrer dedans. La voix lui assura qu’il s’agissait plutôt d’une jeune fille dont la présence ici était fort peu attendue!
-Lord William ! Mais qu’est-ce vous faites là ?
-Oh-oh, little Miss, lança-t-il étonné! Êtes-vous certaine d’avoir l’autorisa....
-Ecartons-nous, vous allez me faire repérer, fit-elle plus bas avant qu’il ne pu finir sa phrase. Elle l’entraîna à l’entrée couloir où il la suivi de bonne grâce, passant derrière elle pour éviter qu’elle ne soit aperçue de quelques regards. Sa voix mystérieuse et cet empressement à quitter les lieux ne lui annonçaient rien de légal!
-Evitez de me prendre pour un de vos gardes naïfs, miss, reprit-il d’une voix désapprobatrice mais non sans un sourire, je doute que votre présence ai été requise ici ce soir. Je me trompe?

Mais le regard qu’il croisa alors qu’il se relevait pour assurer ses arrières ne lui annonça qu’un mauvais présage. Ce que fichait le cardinal à cet endroit précis de la salle de bal, il n’en n’avait pas la moindre idée, mais il avait assez d’expérience pour comprendre la corrélation entre la discrétion d’Aliénor et la suite catastrophiques des instants à venir s’il la découvrait ici! Il ne fallait pas être né du dernier Tudor pour deviner cela!

Se redressant précipitamment, s’efforçant de garder cet air calme et naturel qui lui était propre, il poussa Aliénor derrière lui, gardant ses mains fermés sur les bras de la jeune fille pour lui intimer l’immobilité et salua le cardinal.
-Eminence. Dois-je comprendre votre venue à cet endroit comme un souhait de me rencontrer...avec plus de discrétion, ajouta-t-il d’une voix des plus courtoise, non sans songer à Aliénor qui devait se terrer dans son dos? Il adressa un large sourire au duc rouge, comme pour effacer toute trace de soupçon.
D'ailleurs...ne bernait-il pas son roi depuis quelques années?!
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Gabrielle de Verneuil
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeDim 16 Sep - 20:13

Rassemblées, les deux duchesses avaient une fâcheuse tendance à devenir un véritable fléau pour leur entourage, et c’était précisément ce qu’exprimaient les regards de leurs époux respectifs lorsqu’ils n’eurent d’autre choix que de les laisser s’enfuir. S’il devait un jour y avoir entre ces deux-là une quelconque espère d’amitié, Gabrielle et Marie pourraient sans doute s’en accorder tout le mérite. Fort heureusement, cette fâcheuse alliance semblait encore loin de voir le jour, et les deux amies purent fausser compagnie aux ducs en toute impunité. Elles avaient ce soir bien trop à se dire, et trop peu qui puisse souffrir les oreilles indiscrètes de leurs maris.

Car cette fête en l’honneur de l’ambassade anglaise était, pour leur esprit acéré, une porte ouverte à toutes les intrigues. Buckingham ne saurait manquer d’y paraître, ainsi que toute sa suite, c’était là une occasion à ne point laisser passer. Cette simple idée suffisant à tirer un sourire radieux à Gabrielle, celle-ci questionna joyeusement son amie et complice.
« Je ne sais trop encore, mais…Ah ! Voilà…voyez-vous cet anglais au regard franc ? Je vous ai déjà parlé de lui, ce me semble…il s’agit du comte de Holland, expliqua la duchesse. Un homme des plus intelligents de cette ambassade de puritains. »
La demoiselle de Verneuil coula un regard discret sur l’anglais en question, dont elle avait en effet déjà entendu parler. Une moue entendue tordit ses lèvres lorsqu’elle nota qu’Holland s’adressait à son propre amant. Douce ironie.

Elle allait répondre lorsque soudain, Marie l’entraîna par le bras, laissant à peine le temps à son amie de voir qui il leur fallait fuir cette fois.
« Peste ! Nous ne serons jamais tranquilles ! marmonna-t-elle. Où en étais-je ? Ah ! Le comte de Holland n’est donc pas seulement mon…ami, mais il est surtout celui, très proche, du duc de Buckingham. Ledit sire qui, rappelez-vous, ne cessait de jeter quelques regards énamourés à notre jeune et jolie reine.
- Comment l’oublier ? répondit la duchesse en levant les yeux au ciel. Il ne l’a pas lâchée des yeux !
- Notre pauvre amie s’ennuie à mourir avec ce roi qui n’a de plaisir que l’oisiveté. J’ai pourtant essayé d’égayer ses jours mais allez-vous en savoir pourquoi, il a pris ombrage de ma présence… Gabrielle sourit. Quoi qu’il en soit, cet adorable duc de Buckingham serait un ami parfait pour la douce Anne qui se languit d’un peu de compassion masculine à son égard, lança aussi tranquillement que discrètement Marie, tout en se servant un verre comme s’il s’agissait de la plus banales des conversations. Qu’en pensez-vous ? Je pense que ce cher comte pourrait nous être utile, il est si adorable à mon encontre que je serais marrie de ne pas le mettre dans cette confidence ! »

Gabrielle observa un instant son amie, qui remuait les intrigues comme le vent la poussière. Jamais elle ne s’arrêtait, mais pouvait-elle seulement se passer de complots ? Un air de conspiratrice au visage, la jeune duchesse leva son verre.
« Je pense qu’il est heureux que cet Holland soit dans vos faveurs, il manquerait quelque chose, sourit-elle en trinquant. Au nouveau couple ! Elle sirota une gorgée de champagne en jetant négligemment un regard autour d’elle. L’affaire est entendue, et je ne doute pas un instant que la reine soit sensible aux charmes de notre duc, souffla-t-elle. Il ne reste plus qu’à l’en persuader... »
Voilà qui ne pouvait s’avérer excessivement ardu. Anne se languissait depuis trop longtemps pour résister au portrait que dresserait de ce cher Buckingham qui, d’ailleurs, ne manquait pas d’allure !

Il y eut un court silence entre les deux amies, jusqu’à ce que la piquante Gabrielle aperçoive la haute silhouette du Cardinal qui donnait ses ordres.
« Mais la peste soit de l’Eminence, je suis certaine qu’il a des yeux partout ou se rend le duc. Le bougre serait bien capable d’empêcher cette belle histoire, lâcha-t-elle, narquoise. »

(en fait... je sais pas où on va xD)
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Armand du Plessis
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeVen 12 Oct - 15:28

La politique est un travail de longue haleine réclamant dextérité et diplomatie en permanence. En somme, la parole est le meilleur atout pour parvenir au but, bien plus que les gestes. Aussi, et Dieu ne pouvait que le pardonner, le cardinal de Richelieu claqua des doigts à la vue d’un valet. Ce dernier portait un plateau garni de verres de cristal. Il attrapa le pied du verre entre son index et son pouce malgré sa main gantée et reprit la conversation avec l’un des ambassadeurs de cette soirée. Du coin de l’œil, il surveillait certaines allées-venues potentiellement suspectes, surtout celles de la Reine. Buckingham n’était pas ici certes, mais combien de ses hauts dignitaires britanniques pouvaient avoir un message pour elle de sa part. Beaucoup assurément.

Mais d’ailleurs, pourquoi Buckingham ne se trouvait point ici, le principal ministre du roi anglais n’assistait pas à la signature du contrat de mariage de son maître ? Curieux et bien étrange non ? Du Plessis tortilla un instant le bout de sa moustache tout en répondant positivement à son interlocuteur du moment. Il écoutait réellement que d’une oreille ses propos, ce mystère autour du soupirant d’Anne d’Autriche aiguillait sa curiosité. Le roi de France allait signer, lui-même allait signer ces fiançailles mais qui pourrait donc représenter l’Angleterre parmi tous ces coquins anglicans ?

Il se posait encore la question, lorsqu’un certain William Wrexham passa dans son champ de vision. Un lord, un marquis, un comte assez étrange par ses passions scientifiques, répondrait peut-être à cette question. Oui Richelieu était toujours un homme bien renseigné, et d’ailleurs cet homme-là, il se promettait de ne jamais le présenter à sa fille Aliénor. Sans aucun doute, une fois mise en relation avec lui, elle le suivrait jusqu’au bout du monde pour faire des expériences en sa compagnie. Il avait assez de Galilée, il n’allait pas se rajouter un autre curieux. Il est certain qu’à avoir des hommes mûrs ayant l’âge d’être leurs pères dans son entourage, Aliénor se détacherait de lui si tenté qu’elle y était attachée. Il était difficile d’être véritablement père aussi tard, si on lui enlevait toutes ses chances de rapprochement, autant qu’il renonce. Renoncer, voilà un mot qui ne lui ressemblait pas mais dès que l’on touchait à son talon d’Achille : ses filles, sa nièce et la seule femme qu’il ait jamais vraiment aimé, il se métamorphosait. Il se sentait ridicule parfois face à Aliénor et à des années-lumière d’elle et sans mauvais jeu de mot.

Cependant pour ce soir, elle restait à la tour à ses étoiles tant aimées, il n’avait rien à craindre. D’ailleurs approcher à cet instant le gallois éviterait peut-être une demande d’audience de sa part dans les prochains jours. Il avait tout à gagner à engager la conversation. Il prit donc congé du baron anglais avec lequel il parlait, pour s’approcher à pas lents – fort heureusement pour sa fille – de William. Il le salua d’un mouvement bref de la tête et avisant à nouveau un domestique, il lui tendit une coupe de vin blanc avec son sourire toujours aussi charismatique, véritable atout qui le précédait en tout lieu et toutes circonstances.

- Bien le bonsoir Mylord, en effet je désirais vous parler en privé mais tout d'abord j’espère que ces festivités vous plaisent. Aurons-nous le plaisir et l’honneur d’assister à un feu d’artifice de votre création ? Il parait que vous êtes devenu un maître en la matière, cela serait parfait à la signature du contrat.

Richelieu n’avait guère vu sa fille dans le dos de lord Wrexham, mais ses yeux d’aigle en permanence aux aguets laissaient envisager le pire s’ils se posaient sur l’ombre d’Aliénor une seule fraction de seconde. Mais il avait pour l’heure d’autres chats à fouetter et le vilain matou se nommait Buckingham. Avant la fin de cette soirée, il saurait tout de son absence. Pour l’heure, il n’allait pas encore poser cette question qui lui brûlait les lèvres, il fallait faire plus ample connaissance. Quoi qu’il en soit cette discussion ne serait pas perdue, que Wrexham sache ou ne sache rien.
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Charlotte de Winter
♕ Je suis Charlotte de Winter
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♟ Complots : 150
♟ Arrivée à Paris : 02/07/2012
♟ Localisation : Surtout là où on ne m'attend pas
♟ Profession : Espionne




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Jeu d'espion: Au service du cardinal
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeSam 13 Oct - 16:38

Quand on est comtesse de Winter, on se doit d’être à toutes les réceptions, et surtout, le plus important, d’y être la plus belle. C’était bien l’intention de Charlotte. Elle était comme ces inventions italiennes dont elle avait entendu parler – et qu’elle aurait peut être l’occasion d’essayer – ces fruits magnifiques qui avaient été imprégnés de poison. Toujours se méfier des apparences… En corset et jupons dans sa chambre, pendant que sa suivante était sortie chercher sa robe, Charlotte se regardait dans le miroir. Elle en avait fait du chemin… A 25 ans, elle faisait partie de ces gens les plus en vue de la cour de France et de l’Angleterre. Ce n’était pas à négliger. Pourtant, dans le miroir, elle voyait le reflet de sa vie passée, un passé qu’il aurait été si facile d’oublier sans cette marque. La fleur de lys… Parfois, dans ses pires cauchemars, elle sentait encore la morsure du fer brulant sur sa peau d’adolescente, et elle s’en réveillait en sursaut, des sueurs froides coulant le long de son dos. Pourtant, qui pouvait bien la découvrir ? Elle s’arrangeait toujours pour que les lumières soient au plus bas lors de ses ébats avec ses amants, et Kitty n’avait jamais vu la marque.

Charlotte était très prudente, la dissimulant toujours sous une sorte de brassard en satin. Et cela avait fonctionné jusque-là. Mais la jeune femme fut tirée de ses pensées par le bruit de la porte qui s’ouvre et Kitty qui entrait avec sa robe. Elle avait choisi quelque chose de « simple », doré et dentelle. Cela mettait en valeur son teint diaphane et ses cheveux blonds coiffés à la dernière mode. De ses doigts agiles, la suivante parât sa maîtresse, ajustant parfaitement les plis de la tenue impeccable. Un des avantages de cette vie de veuve qu’elle menait était que personne n’était sur son dos quand dépensait quelque chose. Enfin sauf quand son beau frère se permettait de se mêler de sa vie privée. Elle lui avait déjà laissé son fils, qu’il se contente de cela ! D’ailleurs, rien ne pourrait gâcher sa soirée. Des ambassadeurs anglais étaient ici, à Paris, et elle allait pouvoir avoir une petite revanche mesquine – mais féminine – à la manière dont leur chef, Buckingham l’avait traitée à Londres. D’ailleurs, si elle n’avait pas pu coucher avec l’Angleterre, eh bien, elle couchait avec la France. Si dans le premier cas, il aurait fallut prendre l’expression au sens propre, dans le second, il ne s’agissait bien sûr que d’une image.

-Voilà, Milady.

Charlotte s’examina dans le miroir d’un coup d’œil critique. C’était parfait. Elle sourit.

-Merci, Kitty.

La voiture était avancée. Charlotte y grimpa agilement malgré la tenue plutôt encombrante de la mode de l’époque. Le palais étincelait de mille feux. Le but de cette soirée était plus de se faire voir que de parler à des gens. Elle espérait approcher d’assez près les ambassadeurs pour leur donner de fausses informations et ainsi les embrouiller par rapport à ce qu’ils savaient déjà. Elle ferait ainsi d’une pierre deux coups. Revanche et utilité au cardinal. Cela promettait d’être une grande soirée…
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Père Joseph
♕ Je suis Père Joseph

♟ Complots : 72
♟ Arrivée à Paris : 06/09/2012
♟ Localisation : Au couvent de la rue Saint-Honoré.
♟ Profession : Moine capucin, diplomate de l'ombre & alter-ego du cardinal.




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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeLun 15 Oct - 22:41

Un moine à une réception au Louvre pour la délégation anglaise. Si l’idée pouvait faire sourire –le principal concerné le premier- elle n’en était pas moins véridique : au milieu de toutes ces robes fastueuses et ces pourpoints richement brodés, un personnage faisait figure d’exception, avec sa robe de bure grise cintrée à la taille par une ceinture de corde, et ses sandales usées pour seuls vêtements. Et encore, s’il s’était agi d’une cérémonie de moindre importance, il serait certainement venu nus-pieds, comme les règles de son ordre l’exigeaient. Oui, décidément, même avec la discrétion qui semblait englober toute sa personne, le père Joseph détonnait dans cette riche assemblée. Le capuchon rabaissé laissait voir son visage marqué par ses quarante-neuf années terrestres et pourtant rayonnant d’une sérénité intérieure qui le rajeunissait considérablement –bien des gens s’étaient essayé à lui donner un âge et tous l’avaient systématiquement fait plus jeune qu’il n’était en réalité. Ses épais cheveux bruns ne comptaient que quelques rares cheveux gris, et un sourire aussi chaleureux qu’énigmatique venait illuminer son visage de cette aura qui lui était propre et avait fasciné tant de gens d’horizons différents tout au long de sa vie. Comme s’il était habité d’une mission, d’une énergie vitale irrésistible conférée sans relâche par une instance supérieure. L’aura des plus grands mystiques, les plus habités par leur Dieu et leur foi.

« Père Joseph ! Quel bonheur de voir que malgré les nombreuses interdictions de votre ordre, vous ayez pu venir à cette réception ! » s’exclama un jeune homme au regard joyeux teinté d’une certaine ruse.
« Tant que je ne mange ni ne bois, mon ordre ne saurait me blâmer d’obéir à une ordre de ses Majestés. » répondit Joseph en s’inclinant légèrement vers Gaston d’Orléans qui venait de l’aborder.
« Un ordre, voilà qui est beaucoup parler, une sollicitation, tout au plus. Vous m’en voyez ravi, il se trouve que je désirais vous interroger à propos de… »

Ainsi débuta la soirée pour le capucin qui, derrière son ineffable sourire, ne perdait pas une miette de ce qu’il se passait dans l’assemblée. Il aperçut brièvement la silhouette de son ami Richelieu se diriger vers l’un de ces nombreux scientifiques britanniques, un certain William Wrexham –un homme intéressant, Joseph se promettait d’aller le saluer lorsqu’il en aurait la possibilité- repéra Mme de Chevreuse et son inévitable amie de Verneuil et les salua toutes deux d’un hochement de tête que tous trois savaient être de pure courtoisie. Puis il retourna à sa conversation avec Monsieur, et lorsque celui-ci pris congé de lui pour aller salue quelqu’un d’autre, Joseph reprit sa ronde dans la pièce, salué par quelques personnes, françaises comme anglaises –certains vieux gentlemen anglais l’avaient reconnu pour l’avoir rencontré lors d’un voyage diplomatique ou, plus rare, dans sa jeunesse alors qu’il n’était pas encore dans les ordres. Après une petite heure, il s’arrêta pour laisser passer un page charger d’un lourd plateau de victuailles, et alors qu’il allait se diriger vers la reine pour lui présenter ses hommages, il sentit une présence à ses côtés. Une présence bien familière, un peu trop à son goût peut-être.

« Milady. » dit-il simplement en tournant la tête pour identifier le visage de porcelaine sous la chevelure blonde. « Je m’étonnais de ne pas vous voir au milieu de cette assemblée. D’ailleurs je m’étonne que vous n’y soyez pas au centre ; à moins que par courtoisie vous n’attendiez que ses Majestés aient fini de briller pour prendre la relève. »

Sous le couvert des paroles polies et courtoises, l’un et l’autre savaient pertinemment à quel point le désaccord les divisait. Milady ne supportait pas la rigueur du moine, et ce dernier méprisait la femme qu’elle était, et encore plus la femme aguicheuse et séductrice qu’elle se voulait être.

« La présence de toute cette délégation rend son Eminence nerveuse. Avez-vous appris quelque chose quant à leurs intentions ou Buckingham ? » demanda-t-il d’un ton égal, purement professionnel. Entre ces deux-là, ce n’était définitivement pas le grand amour.
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Samuel Talbot
♕ Je suis Samuel Talbot

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♟ Arrivée à Paris : 02/07/2012
♟ Localisation : La tête dans les nuages, les pieds à Paris, le coeur offert aux étoiles
♟ Profession : Parasite professionnel... Enfin, ambassadeur et marieur à l'heure actuelle




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¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise Vide
MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeMar 16 Oct - 9:44

Quelles étaient les intentions de la délégation anglaise en l'instant où elle allait pénétrer dans la salle où était organisé un bal en son honneur ? Quiconque aurait vu les jeunes hommes qui formaient cette fameuse délégation se chamailler au moment de l'ouverture des portes aurait trouvé cette question absolument ridicule mais fort heureusement pour les esprits comploteurs – ce dont le Louvre ne manquait pas – ils cessèrent leurs disputes au moment où les battants firent place aux festivités et se fendirent tous d'un large sourire. Tout à fait sincère dans le cas de Samuel Talbot qui fut momentanément soulagé d'échapper aux réprimandes de cet ennuyeux de Holland qui lui reprochait une fois de plus de ne pas prendre les enjeux de cette ambassade au sérieux et... Samuel s'était empressé d'oublier la suite de ses paroles mais apparemment, la plaisanterie qu'il avait tenté de faire à son ami Buckingham – qui aurait logiquement du conduire celui-ci à avoir une coiffure extravagante – si elle avait fait rire le concerné, n'était pas passé auprès du sérieux Holland. Et s'il y avait quelque chose que Samuel ne comprenait pas, c'était bien la sévérité excessive et les grands airs que pouvaient se donner ces gens-là, élevés dans le puritanisme. Grand bien leur fasse, lui ne rêvait que de s'amuser et saisissait toute occasion pour cela.

La cour de France était toutefois un vrai panier de crabes. Certaines choses ne changeaient jamais, songeait Samuel en se détachant du petit groupe des Anglais qui discutait déjà avec animation avec leurs amis et leurs alliés sur place. S'il ne s'intéressait pas à la politique, il savait fort bien que les complots allaient bon train dans ces lieux où l'on rassemblait les personnes les mieux nées du royaume et qui aspiraient toujours à encore plus de pouvoir. Il n'avait pas grandi avec un diplomate pour rien. La situation était même particulièrement explosive à Paris... Il suffisait de voir la haute silhouette rouge du cardinal de Richelieu pour se convaincre que les langues se déliaient. Les favoris déplaisaient toujours. Samuel espérait juste que leur venue en France n'était pas une nouvelle étape dans cette guerre que se livraient ces ennemis. Si par son indifférence de tout complot, il n'était guère intéressant, ce n'était pas le cas de Buckingham, trop prompt à se laisser entraîner. Il suffisait de voir la catastrophe qu'avait été son entreprise diplomatique en Espagne. Mais baste de ces réflexions, Samuel n'était pas là pour parler politique mais alliance matrimoniale. Et surtout pour profiter de ce voyage loin de son étouffante famille.

Le jeune Talbot prit un verre et salua quelques connaissances, toujours curieuses de voir ce que pouvait bien raconter un Anglais. Il se trouvait à l'aise dans ce lieu plein de charmes et de grâces et ne put résister à l'envie d'inviter une jeune donzelle à danser. Oh oui, il était un parfait courtisan prêt à toutes les mondanités même s'il aurait préféré mille fois se lancer à l'aventure dans les rues sordides de la capitale, explorer la ville, étancher sa soif de connaissances plus diverses les unes que les autres, retrouver... Non, il n'était pas temps de penser à elle, même si elle se trouvait en France, il n'avait pas encore eu l'occasion de la retrouver et elle devait se trouver à des lieues d'ici. Mais en attendant, il lui fallait profiter de l'instant présent. Boire, rire, danser, s'amuser pour ne rien regretter. Voilà telle aurait pu être sa devise. Bien loin de celle de la famille, quelque chose comme « Talbot passe, ses ennemis trépassent », Samuel n'avait jamais réussi à l'apprendre par cœur, et qui avait quelque chose de funeste. Tout sourire, il adressait des salutations à droite et à gauche et racontait des anecdotes – tournant en ridicule Holland, Carlisle et le reste de leurs compagnons - narrant leur venue en France à qui voulait bien l'entendre. Oh oui, si certains cherchaient quelles étaient les intentions des Anglais, ils auraient été bien en peine de les faire avouer à Samuel Talbot !


Spoiler:
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William Wrexham
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeVen 26 Oct - 14:13

Sentant Aliénor se raidire dans son dos, William afficha néanmoins un sourire de convenance, aussi poliment anglais qu’il le pu. Contrairement à la première moitié de cette salle qui haïssait le cardinal et à la seconde qui le détestait, l’anglais restait en dehors de ces querelles politiques. Il n’avait que faire de batailles qui se fomentait en France alors que le sort de l’Angleterre venait d’ouvrir une nouvelle page à son Histoire.
Se mettre bien avec chacun était l’objectif premier et pour ce faire, mieux ne valait pas que le duc rouge découvre ce qu’il camouflait derrière lui.
- Bien le bonsoir Mylord, en effet je désirais vous parler en privé mais tout d'abord j’espère que ces festivités vous plaisent. Aurons-nous le plaisir et l’honneur d’assister à un feu d’artifice de votre création ? Il parait que vous êtes devenu un maître en la matière, cela serait parfait à la signature du contrat.
Willim adressa un sourire peut-être trop poil au ministre et inclina sa tête blonde en signe de remerciement pour ces quelques compliments.
-Ces festivités sont à l’images de la cour de France,répondit-il en se défaussant d’une réponse claire. Ajouter qu’elle lui paraissait aussi tristes qu’un puritain était peut-être s’attirer quelques ennuis. Sa majesté le roi semble prendre quelques plaisirs à ce bal, mais hélas, point de feu ce soir, monseigneur. Celui-ci est prévu pour les nuits à venir, selon le souhait du roi. Il ne pu empêcher un petit sourire en coin en observant la figure royale, aussi ennuyée qu’à son habitude. Je remercie son éminence pour ce compliment, il est vrai que les poudres me sont devenues familières.
Il baissa le regard, mais au même instant, horrifié, aperçu un bout du pied d’Aliénor dépassant. relevant la tête dans un sourire crispé, il étouffa un petit toussotement et d’un coup de pied, repoussa celui de la jeune fille sans se faire remarquer par le cardinal. William reprit contenance après une courte silence de seconde, préférant détourner le regard de celui du ministre. Hum, fit-il comme pour se reprendre....j’ai par ailleurs une aide inestimable depuis peu, m’aidant à ces préparations. Il conclu cela dans un petit sourire poli, innocent et sans l’ombre d’une traîtrise.

Terme ô combien dangereux en ces temps où régnait les menaces d’attentats contre chaque pouvoir en place! Il sentit au même instant une bourrade dans son dos. Aliénor bougeait-elle ou lui intimait-elle de se taire?! Il préféra ignorer le geste pour ne pas se faire trahir et conserva un visage placide.
-Ce contrat sera signé, éminence, reprit-il, même sans feu d’artifice, j’en suis certain. Nos deux royaumes signeront là une trêve longuement attendue et désirée.

Quelques petits mots flatteurs, quelques petits compliments de la part d’un homme qui avait parcouru le monde et dont la culture était reconnue.
En réalité, William avait surtout envie de voir s’éloigner la menace écarlate...il croisa les mains dans le dos, et sentant les épaules d’Aliénor contre lui, la poussa subrepticement vers le bas pour qu’elle n’ai pas l’idiote idée de se relever. Cette tête folle se briserai le cou un jour si personne ne veillait sur elle!
-Mais souhaitez-vous me parler en privé dès ce soir? Il craigni une affirmation de la part du ministre, n’ayant aucune envie de parler politique ou tout autre sujet avec un Premier Ministre, quel qu’il fut! Vous me savez également disponible à tout instant, éminence, ajouta-t-il comme pour éloigner une mauvaise idée du cardinal.
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Charlotte de Winter
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeMer 31 Oct - 2:14

Charlotte se tenait droite, un regard conquérant sur la salle où elle venait d’arriver. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Elle était là pour des raisons personnelles, de base, mais qui savait ? Peut être allait-elle servir à quelque chose de plus grand. Il suffisait de s’approcher du Cardinal, qu’il était difficile de rater dans son vêtement rouge au milieu des courtisans et courtisanes arborant les plus belles toilettes du moment, tous à la dernière mode, bien évidemment. Les moustaches gominée et anglaises bien dessinées pour ces messieurs, les corolles de dentelles faites mains pour les dames. Le tout semblait tellement parfait que Charlotte avait presque envie que quelque chose se passe, faire des vaguelettes dans ce tableau si lisse. S’en était déprimant. Elle poussa un soupire de résignation avant de faire claquer son éventail et commencer à s’éventer nerveusement, laissant son regard aller d’un groupe à l’autre, pour voir qui elle connaissait et ce qu’elle savait sur qui. Le tout là encore, était tellement décevant, tellement banal. Tel jeune femme trompait son époux avec tel jeune et fringuant jeune homme, qui au fond s’était déjà lassé d’elle pour une autre. Une banalité, à la cour, où tout se jouait de la même manière depuis toujours.

Elle décida de changer de lieu, et fit volte face pour accéder plus facilement à l’autre bout de la salle, quand une toge grise apparut dans son champ de vision. Elle l’aurait reconnu entre mille… Le Père Joseph, l’Eminence Grise, comme on l’appelait. Il la détestait. C’était réciproque. Mais les grandes causes réussissent à unir les grandes haines. Et en l’occurrence, le service du cardinal réussissait sans problème à les faire s’allier. Mais cela ne les empêchait pas de se lancer des piques à chaque fois qu’ils le pouvaient. Comme s’apprêtait à le faire Charlotte, par ailleurs. Elle allait ouvrir la bouche quand le capucin la prit de court, ce qui pourtant ne l’étonna pas, elle en avait un peu l’habitude :

-Milady. Je m’étonnais de ne pas vous voir au milieu de cette assemblée. D’ailleurs je m’étonne que vous n’y soyez pas au centre ; à moins que par courtoisie vous n’attendiez que ses Majestés aient fini de briller pour prendre la relève.

Un sourire sibyllin s’étira sur les lèvres de Charlotte, qui apprécia la pique sans pour autant la laisser passer.

-C’est que pour agir en pleine lumière il faut aussi savoir passer dans l’ombre. Je m’étonne quant à moi que vous ayez décidé de nous faire l’honneur de votre présence pour quelque chose d’aussi futile. Dieu le permet-il ? Ou avez-vous prévu de demander l’absolution au cardinal ?

Elle pausa avec élégance l’éventail sur ses lèvres pour dissimuler à peine un rire cristallin. Leur relation était ainsi, faite de piques et de beaucoup d’ironie. Hélas, le sérieux du prêtre était là encore au rendez-vous, ce qui agaça Charlotte, qui poussa un nouveau soupir d’agacement à sa question :

-La présence de toute cette délégation rend son Eminence nerveuse. Avez-vous appris quelque chose quant à leurs intentions ou Buckingham ?

-Comme toutes les personnes qui savent se faire désirer, je viens à peine d’arriver. Je n’ai même pas eus l’honneur d’être présentée aux ambassadeurs, mais cela ne saurait tarder. Donnez-moi votre bras, nous ferons ainsi une entrée remarquée, juste assez pour arriver à nos fins.


Et sans attendre la réponse, tout en sachant pertinemment quel dégoût cela lui susciterait, Charlotte prit le bras du moine pour rejoindre la soirée qui bâtait son plein.
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Père Joseph
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeSam 3 Nov - 23:59

Qu’est-ce qui était passé par la tête de Richelieu le jour où il avait décidé de recruter Milady dans ses rangs ? C’était pour Joseph une énigme qu’il ne résoudrait certainement jamais ; d’ailleurs il n’était pas sûr de pouvoir la résoudre. Si les deux hommes s’entendaient à merveille et étaient l’alter-ego l’un de l’autre, il restait quelques sujets sur lesquels ils… Différaient. Les femmes, certainement, étaient du lot. Si du Plessis n’avait aucune difficulté à les fréquenter, voire même à se faire séducteur pour être sûr d’avoir leur soutien sur l’échiquier de la politique, moins Joseph les fréquentait, mieux il se portait. Il n’y avait que trois exceptions à cette règle : sa sœur Amélie, Hermine, et Diane de Penneautier. Quant aux autres… Non, décidément, les femmes étaient une espèce à part dont il n’appréciait pas la compagnie. Et plus encore celles comme Milady, qui usaient de leurs charmes pour semer la destruction et la déchéance autour d’elles. De vraies diablesses, qu’il aurait volontiers enfermées dans un couvent avant d’aller prier pour le salut de leurs âmes. Mais ces considérations n’étaient visiblement pas partagées par son pourtant cardinal d’ami, et Joseph soupirait souvent de dépit en voyant à quel point Richelieu en faisait une pièce maîtresse de son échiquier. Une très mauvaise idée, selon lui. On ne pouvait pas faire confiance à Charlotte de Winter, il en était persuadé.

-Comme toutes les personnes qui savent se faire désirer, je viens à peine d’arriver. Je n’ai même pas eus l’honneur d’être présentée aux ambassadeurs, mais cela ne saurait tarder.

Pour toute réponse, Joseph acquiesça brièvement en détournant le regard pour scruter la foule. Il connaissait personnellement la plupart des ambassadeurs présents, peut-être pourrait-il les introduire en personne auprès de Milady. Si c’était ainsi qu’elle pouvait se rendre utile, alors il ne s’y opposerait pas. C’était là la volonté du cardinal et, semblait-il, la volonté de la Providence puisqu’on l’avait placée sur son chemin. Joseph soupira, résigné. Il était endurant, patient, et n’avait jamais failli face à l’adversité. Mais là tout de même, l’épreuve était cruelle. Aussitôt il s’en voulut de cette pensée ; et se promit de faire deux heures de prières en rentrant rue Saint-Honoré pour avoir osé porter un jugement négatif sur la volonté de Dieu.

Mais pendant ces considérations, il en avait oublié Milady, qui elle, ne l’avait pas du tout oublié –malheureusement.

Donnez-moi votre bras, nous ferons ainsi une entrée remarquée, juste assez pour arriver à nos fins.

Alors que les mots n’avaient même pas fait leur chemin de sa bouche jusqu’à sa tête, elle avait déjà passé son bras par-dessus le sien. Le moine, pourtant particulièrement flegmatique, ne put retenir un sursaut. S’il y avait bien une chose qu’il supportait moins qu’une femme, c’était qu’une femme le touche –et ce précepte s’appliquait aussi aux hommes d’ailleurs, bien que dans une un peu moindre mesure. Même sa propre sœur avait renoncé en voyant quelle réaction quasi épileptique un contact physique pouvait déclencher chez lui ! C’est donc sans regret et sans scrupule qu’il retira vivement son bras et lui décocha un regard peu amène.

« Je franchis déjà bien des limites en me rendant à ces festivités comme vous me l’avez si bien fait remarquer, madame. Je vous prierai donc de ne pas chercher à m’y pousser plus avant. Rassurez-vous, notre étrange association suffira amplement à attirer les regards. » répliqua-t-il d’un ton sec. Puis, n’oubliant pas ses bonnes manières pour autant, il s’écarta pour lui céder le passage en s’inclinant légèrement comme tout gentilhomme le ferait. La scène avait décidément quelque chose de hautement ironique.

Effectivement, les regards se tournèrent vers eux, étonnés de voir entrer un moine en robe de bure aux côtés d’une jeune femme d’une beauté stupéfiante.

« Son Eminence est occupée, prenons les devants. J’ai déjà rencontré la plupart des ambassadeurs lors de mes voyages, je puis vous les présenter. Deux esprits valent mieux qu’un, et peut-être découvrirez –vous quelque chose d’intéressant. »

Qui a dit que deux cerveaux ne pouvaient s'allier pour une grande cause ?
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeMar 13 Nov - 2:22

Charlotte savait pertinemment que le prêtre l’avait en dégoût, et elle en jouait énormément. C’était totalement réciproque, et lui aussi était au courant. Ce n’était donc qu’une sorte de jeu de dupe que tous deux jouaient pour le service du cardinal, ni plus, ni moins. Charlotte se moquait véritablement de ce que pouvait penser le Père Joseph à son égard, ce n’était vraiment pas sa préoccupation principale. Elle avait l’habitude des personnes qui la détestaient, il en avait toujours été ainsi. Alors à quoi bon changer ? Il suffisait de faire avec et de ne pas leur prêter plus d’attention qu’à une fourmi rampant à côté de son pied lorsqu’elle marchait dans les jardins des Tuileries en été. Quoi que… Les fourmis, il lui arrivait de les écraser, et ce sans aucun scrupule. Ce n’était d’ailleurs pas les seules qu’elle écrasait la plupart du temps. La face cachée de Milady de Winter était si froide et si dure que ceux qui la découvraient, quand il y en avait, n’y survivaient pas bien longtemps. Si le prêtre pensait l’avoir totalement cernée, il était bien, bien loin du compte, bien plus qu’il ne le saurait jamais, dommage, ou plutôt tant mieux pour lui…

Comme Charlotte s’y attendait, la réaction quand elle avait passé son bras au sien avait été la même que s’il venait de toucher une plaque brûlante, il se dégagea et recula vivement. La jolie blonde se demanda un instant s’il n’avait pas l’intention d’aller se tremper au plus vite dans de l’eau bénite pour se purifier de ce contact qu’il considérait tout bonnement comme répugnant. La jeune femme en riait presque sous cape.

-Je franchis déjà bien des limites en me rendant à ces festivités comme vous me l’avez si bien fait remarquer, madame. Je vous prierai donc de ne pas chercher à m’y pousser plus avant. Rassurez-vous, notre étrange association suffira amplement à attirer les regards.

Le ton était froid, et cassant. Il ne fit que déclencher cette fois réellement un léger rire en cascade de la part de Milady, qui lui passa devant d’une pirouette, son éventail à la main, en abusant légèrement comme toutes les dames bien éduquées savaient le faire, lançant une œillade provocatrice à l’éminence grise, qui lui céda le passage comme n’importe quel gentilhomme de cour l’aurait fait, à ceci prêt qu’il n’en était pas un, bien sûr.

-Il faudrait apprendre à vous détendre, mon Père, ou vous risquer de nous faire une syncope. Vous savez la peine que cela me ferait…

Ironie, ironie… voilà l’une des meilleures armes de la jeune femme face à cet adversaire avec qui elle jouait pourtant dans le même camp. Il voulait sa tête, elle le savait bien, mais elle n’avait pas l’intention de le laisser faire. Elle était comme un serpent, on ne se rendait compte de sa présence et du danger qu’elle était qu’au moment où elle donnait le coup de grâce. Il ne l’aurait pas aussi facilement. Leur entrée fut pour la moins remarquée. Plusieurs visages se relevèrent, et Charlotte discerna même quelques murmures étonnés. Elle ouvrit son éventail qu’elle avait refermé, souriant aux quelques visages qu’elle connaissait déjà, saluant même certains et certaines. Mais hélas, le père Joseph ne semblait pas d’humeur à la laisser faire quelques mondanités de bon ton.

-Son Eminence est occupée, prenons les devants. J’ai déjà rencontré la plupart des ambassadeurs lors de mes voyages, je puis vous les présenter. Deux esprits valent mieux qu’un, et peut-être découvrirez-vous quelque chose d’intéressant.

Charlotte poussa un soupir d’enfant capricieuse, à seule fin d’agacer un peu plus son partenaire, en levant les yeux au ciel :

-Je n’aurais pas cru que vous étiez capable de me faire une sorte de demi compliment, mon cher.

Pourtant, une fois devant les ambassadeurs, la moue boudeuse se fit sourire ravageur, et la jeune femme plongea dans une révérence avant d’engager la conversation dans un anglais parfait :

-Messieurs, je suis ravie d’avoir quelques compatriotes à Paris, ils se font bien trop rares. Comtesse Charlotte de Winter, je me ferai un devoir d’être votre plus humble servante dans cette ville si vous m’en laissez l’occasion. Permettez-moi de vous présenter l’un des conseillers de notre premier ministre, le Père Joseph.

La conversation était lancée, restait à voir ce qu’ils pouvaient bien tirer de ces hommes qui ne semblaient pas de la meilleure compagnie aux yeux de la comtesse.
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeMar 11 Déc - 22:53

Au premier regard, Richelieu avait senti en Wrexham si ce n'est un potentiel allié mais tout au moins en aucun cas un ennemi. Le cardinal en avait bien trop pour savoir même sous des dehors délicieusement mielleux et donc faussement respectueux, qui le haïssait, qui le détestait et qui l'admirait, chose plus rare bien sûr. L'anglais ne faisait partie à son avis d'aucune de ses catégories, il semblait comme indifférent .... Une personne "neutre" qui ne voudrait ni lui déplaire ni lui plaire n'aurait pas à lui mentir. Par conséquent, ça allait pour le mieux pour Armand du Plessis, il était satisfait de pouvoir converser avec lui.

" Ces festivités sont à l’images de la cour de France. Sa majesté le roi semble prendre quelques plaisirs à ce bal, mais hélas, point de feu ce soir, monseigneur. Celui-ci est prévu pour les nuits à venir, selon le souhait du roi. "

Cette première réplique qui comparait France et festivités fit sourire un instant Richelieu. En effet, tout dans cette cour était dans le paraître, au devant de la scène tout brillait et tout n'était qu'artifices. En retrait, en coulisses, tout était sombre de conspirations auxquelles lui même prenait part pour les défaire principalement. A son complot, son contre-complot car pour combattre la vipère, il faut être aussi vicieuse qu'elle. En somme cette métaphore l'amusa car bien réelle.

- Nous allécher par ce festin puis dans quelques jours par ces feux superbes en viendrait à me faire gronder par mon supérieur hiérarchique, Dieu lui même. Ma robe m'interdit tant de frivolités mais je dois hélas y prendre part.

Il voulait par ces petites notes humoristiques créer un lien plus ou moins complice avec lui. C'est seulement comme cela, qu'il parviendrait à quelques confidences.

- Peut-être est-ce au cours de cette autre grande fête, que nous aurons le plaisir de compter le duc de Buckingham parmi nous ? En effet, je ne l'ai guère vu ce soir et cela me surprend fort, il est le principal ministre de votre roi et devrait en toute logique signer le contrat de mariage ... Serait-ce vous qui le signeriez par hasard ?

Il prit gentiment son bras pour l'inviter à faire quelques pas en sa compagnie, marcher était le meilleur moyen pour que les murs aient le moins d'oreilles possibles. C'est alors, tandis qu'il s'était légèrement décalé sur la gauche pour laisser place à son invité improvisé, qu'il vit dans le dos de l'anglais, une robe, une chevelure ondulée, et une fossette sur un menton bien connu. Il en écarquilla un instant les yeux en reconnaissant sa fille Aliénor qui bien entendu lui désobéissait une fois de plus. Pour être mécontent, il l'était et son cœur se remplit d'une colère sourde tandis qu'il contenait un soupir désespéré. Ce n'était pourtant pas le moment de faire un véritable scandale. Il ne connaissait pas cette enfant officiellement et son sang froid coutumier lui fit même poser une question tout à fait ironique.

- Cette jeune personne est l'une de vos parentes sans doute ? Sa timidité lui fait-elle craindre la foule du Louvre ou peut-être est-ce moi ?

Il se pencha alors vers la jeune adolescente avec un sourire en coin qui n'augurait rien de bon.

- Ne vous inquiétez de rien ma chère, si on m'a dépeint auprès de vous comme un loup féroce dévoreur de brebis pures, je ne vous mangerai pas ... Ou du moins pas tout de suite !

Il lui adressa une sorte de clin d'oeil, tout en tapotant son nez de son index. Tout ceci était annonciateur de règlements de comptes prochains et sa fille devait bien s'en rendre compte.

- Je serai ravi de faire plus ample connaissance avec vous mademoiselle, une fois que notre aimable entretien avec lord Wrexham sera terminé. En attendant, profitez de la fête je vous en prie, puisque vous y êtes, ce serait dommage de vous en priver !

Oui tous deux s'expliqueraient avant la fin de cette soirée !
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeLun 21 Jan - 0:39

La présence de Milady avait beau ne pas être du goût du père Joseph, il avait heureusement acquis une grande qualité en servant Dieu : savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur. L’ordre capucin faisait partie des plus sévères de la chrétienté, et l’un de ses préceptes indiquait de ne pas se laisser toucher par les choses terrestres, les émotions autres que celle provoquées par la prière ou la contemplation, afin d’être à tout moment ouvert à la présence du Seigneur et en communion avec Lui. Milady n’était certainement pas un cadeau, mais le premier instant de profond agacement passé, Joseph retrouva cette sérénité qui lui était coutumière. Au fond, Charlotte de Winter n’était rien d’autre qu’une épreuve certainement, pour l’aider à tester sa propre endurance et s’améliorer. Finalement, il en viendrait presque à considérer sa présence à ses côtés comme une chose positive. Il travaillait sur lui-même, et en même temps servait les intérêts du cardinal. N’était-ce pas au fond ce qu’il pouvait faire de mieux durant cette soirée ? Joseph finit donc, inévitablement, par se détendre et envisager les festivités à venir d’un œil nouveau et beaucoup plus optimiste. Tout ce qui arrivait était la volonté du Seigneur : il la suivrait donc, où qu’elle le mène. Car il ne peut que résulter quelque chose de bon pour la Providence, si Dieu avait décidé d’aider la France, sa collaboration de ce soir avec Milady serait fructueuse, cela ne faisait aucun doute.

-Je n’aurais pas cru que vous étiez capable de me faire une sorte de demi compliment, mon cher.
« L’honnêteté, madame, me somme de reconnaître en vous vos défauts aussi bien que vos qualités. » se contenta-t-il de répondre en cherchant des yeux leur première victime. Il l’identifia en la personne du comte de Waverley, qu’il indiqua discrètement à Milady. Celle-ci n’eut guère besoin de plus d’indications pour comprendre et entra immédiatement dans son rôle, toute en sourires et en bonne volonté. Une véritable transformation.

-Messieurs, je suis ravie d’avoir quelques compatriotes à Paris, ils se font bien trop rares. Comtesse Charlotte de Winter, je me ferai un devoir d’être votre plus humble servante dans cette ville si vous m’en laissez l’occasion. Permettez-moi de vous présenter l’un des conseillers de notre premier ministre, le Père Joseph.
« Messieurs. » les salua Joseph en s’inclinant.
« By jove, regardez-moi cela, Peckham ! Une compatriote et ce cher Father Joseph ! » s’exclama Waverley avec ravissement en interpellant son compagnon qui venait de saluer une autre personne.
« Mes respects, sir. C’est un honneur et plaisir de vous croiser au Louvre, moi qui vous ai justement écrit pas plus tard qu’il y a deux jours ! Vous avez dû croiser le convoi qui transportait ma lettre, vous l’aurez donc à votre retour. » déclara le moine en souriant, jouant de cet enthousiasme mesuré si propre aux parfaits gentilshommes et dont il avait si bien appris à jouer dès l’âge de vingt ans à peine. « Permettez-moi de vous présenter Lady Charlotte de Winter, une anglaise comme vous avez pu l’entendre, et l’une des plus grandes dames de cette cour. »
« Milady, c’est un honneur. Permettez-moi de vous dire que vous resplendissante et éclipsez toutes les beautés dont la Cour de France peut pourtant se targuer. la salua Waverley en s’inclinant profondément et en baisant la main de la jeune femme. Et au vu de son expression et de ses yeux brillants alors qu’il se relevait, Joseph comprit que la partie était gagnée d’avance. Le charme de Milady, une fois de plus, envoûterait ses victimes et les transformerait en pantins qu’elle pourrait manipuler à sa guise. Une pratique déplorable, mais hélas nécessaire pour qu’ils parviennent à leurs fins. Et pendant que Milady se chargeait d’un Waverley sous le charme, Joseph conversait avec son ami Peckham qu’il connaissait bien aussi, et dont il pourrait certainement tirer de précieux renseignements. D’un coup d’œil, il signala à Milady qu’il la laissait quelques instants à ses affaires. Ils se retrouveraient plus tard pour échanger leurs impressions ; et si possible leurs informations. D’un léger mouvement de tête Milady lui indiqua qu’elle avait compris, et Joseph put s’éloigner avec Peckham.

Comme quoi, l’on pouvait ne pas s’entendre et pourtant se comprendre à merveille lorsque les circonstances l’exigeaient.
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeSam 26 Jan - 22:05

Spoiler:

Dissimulée dans le dos de Wrexham, Aliénor attendait, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, ses doigts agrippés à la veste de son professeur pour s’empêcher de partir en courant et ainsi se faire repérer par le cardinal. Elle n’osait même pas imaginer ce qui l’attendait s’il la découvrait là. Cette scène lui rappelait de manière très désagréable ces moments où, dans son enfance, elle se cachait pour échapper à ses soi-disant frères qui la poursuivaient dans la maison pour la terroriser. Chassant cette image de son esprit –après tout il ne s’agissait pas de ses tyrans de frère mais de son père… non ?- elle se concentra sur sa respiration qu’elle tentait de conserver calme et silencieuse, et grimaça en sentant les bras de William se resserrer sur elle comme pour la faire plus petite qu’elle n’était. Elle ne pouvait pas se volatiliser, bon sang ! Elle se faisait déjà aussi minuscule que possible, elle ne pouvait quand même pas se compresser ! Elle se mordit la langue pour ne rien dire, mais c’est à ce moment-là qu’elle vit du coin de l’œil le cardinal faire un pas de côté… Et qu’elle croisa son regard.
Aussitôt son sang se plaça dans ses veines et elle sentit les couleurs déserter son visage. Prise en flagrant délit. Elle ne pouvait pas rêver pire. Observatrice, surtout avec cet homme qu’elle s’efforçait de connaître au mieux, elle ne manqua pas la brève, très brève lueur sombre qui était passée dans ses yeux pourtant clairs.

- Cette jeune personne est l'une de vos parentes sans doute ? Sa timidité lui fait-elle craindre la foule du Louvre ou peut-être est-ce moi ?

Elle était fichue. S’écartant légèrement de William, elle baissa les yeux et les garda résolument fixés au sol, refusant de prendre le risque de croiser le regard glacé du cardinal. Puisqu’elle était censée jouer un rôle, elle voulait bien jouer celui d’une muette. Une femme invisible aurait été encore plus désirable, mais hélas, on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Mais l’éminence rouge n’en avait pas fini avec elle, puis qu’il se pencha légèrement et ajouta avec un sourire qui ne présageait rien de bon :

- Ne vous inquiétez de rien ma chère, si on m'a dépeint auprès de vous comme un loup féroce dévoreur de brebis pures, je ne vous mangerai pas ... Ou du moins pas tout de suite !

A ces mots Aliénor ne pur s’empêcher de le dévisager d’un air tout bonnement terrifié. Elle était particulièrement bien placée pour deviner le double-sens caché de cette phrase. Mais où donc pouvait-elle trouver une machine pour s’enterrer six pieds sous terre ?

- Je serai ravi de faire plus ample connaissance avec vous mademoiselle, une fois que notre aimable entretien avec lord Wrexham sera terminé. En attendant, profitez de la fête je vous en prie, puisque vous y êtes, ce serait dommage de vous en priver !

Elle était morte. Elle n’aurait plus qu’à rédiger son testament une fois qu’elle aurait regagné sa chambre –puisque non, après ça elle n’avait aucunement l’envie de faire la fête ni même d’aller voir les étoiles. Sentant qu’elle était incapable de prononcer le moindre mot, elle se contenta de hocher la tête, les yeux de nouveau rivés au sol, et dû se faire violence pour se remettre en mouvement et s’éloigner, non sans avoir jeté un regard à lord Wrexham qu’on aurait aisément pu traduire par « au secours ! ». Hélas, elle avait beau être attachée à William à sa façon, le pauvre homme n’était pas faiseur de miracles et elle le savait. Elle s’éloigna donc la mort dans l’âme, n’osant pas penser à la sévère correction que lui réservait son cardinal de père… Elle sortit dans le couloir, juste à côté de la porte, et s’adossa au mur en lâchant un long soupir, ses épaules s’affaissant sous le poids de la résignation. Elle n’avait plus qu’à attendre soit le retour de lord Wrexham, soit celui du cardinal… Et pour une fois, elle n’avait que moyennement envie de voir ce dernier.
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MessageSujet: Re: ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise ¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise I_icon_minitimeVen 8 Fév - 22:39

Charlotte se demandait souvent ce qui avait amené un homme aussi vertueux – et dans la bouche de la jeune femme, ce mot passait rarement comme un compliment, cette fois-ci ne faisait pas exception – dans le sillage d'un premier ministre qui était prêt à tous les coups bas pour obtenir ce qu'il voulait sur le plan politique. Après tout, la simple présence de l'anglo-française l'attestait. Elle était le diable là où le père Joseph était Dieu, on n'aurait pas pu faire plus de différence entre ces deux êtres que celle-ci. Le cardinal cherchait-il à se faire pardonner de ses actes qui n'étaient pas toujours les mieux vus au Ciel car indignes d'un homme d'Eglise de son niveau ? Hélas, vertu et politique font rarement bon ménage. Cela ne regardait pas Charlotte de toute façon qui, malgré sa curiosité croissante, se contentait de rester muette et d'obéir aux ordres, en y mettant toujours une petite touche personnelle. Après tout, la fin justifiait les moyens, et cela aurait presque put être sa devise, par ailleurs. Tout en se détestant, l'homme en bure et la femme en robe de soie se complétaient parfaitement. Pour leur plus grand agacement d'ailleurs, même si le Père Joseph prouvait toujours mieux sa grandeur d'âme que la jeune femme, qui n'en réclamait de toute façon pas tant.

-L’honnêteté, madame, me somme de reconnaître en vous vos défauts aussi bien que vos qualités.

Charlotte passa toute réflexion sous silence, après tout, le moment n'était pas à essayer de se faire des politesses. Ils approchèrent des anglais et il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour se faire la plus gracieuse possible. Le cardinal serait satisfait, voilà tout ce qui comptait aux yeux de la jeune femme. Et à ceux du Père Joseph, on ne pouvait pas être en désaccord sur tous les sujets. Waverley et Peckham n'étaient ni les plus intelligent ni les plus importants hommes de la politique anglaise, mais ils avaient le mérite d'avoir été choisit pour cette mission, et par là même devaient en savoir plus que le simple contenu des discussions avec le duc de Richelieu. On n'en savait jamais trop quand il fallait négocier. Après quelques exclamations d'usage, le Père Joseph prit la parole :

-Mes respects, sir. C’est un honneur et plaisir de vous croiser au Louvre, moi qui vous ai justement écrit pas plus tard qu’il y a deux jours ! Vous avez dû croiser le convoi qui transportait ma lettre, vous l’aurez donc à votre retour. Permettez-moi de vous présenter Lady Charlotte de Winter, une anglaise comme vous avez pu l’entendre, et l’une des plus grandes dames de cette cour.

Charlotte était l’appât, la friandise qu'on fait convoiter aux hommes pour avoir une contrepartie, hélas pour eux, la friandise était bien plus intelligente qu'ils ne le pensaient surement :

-Milady, c’est un honneur. Permettez-moi de vous dire que vous resplendissante et éclipsez toutes les beautés dont la Cour de France peut pourtant se targuer.


Charlotte se fendit d'un salut et d'un sourire faussement modeste :

-Vous me flattez, sir. Je n'arriverai pas à la cheville de la reine Anne, voyons.

La jeune femme chercha une réaction quelconque sur les visages anglais à l'évocation de ce nom qui était tout aussi célèbre outre Manche qu'il l'était ici. La passion du duc n'était un secret pour personne. La jeune femme eut un mouvement d'éventail en retirant sa main, et prit le bras de l'émissaire qui, contrairement au père Joseph, ne se déroba pas. Waverley semblait déjà éprit. Elle s'éloigna de quelques pas avec lui pendant que Joseph s'occupait de l'autre.

-Monsieur, avant toute chose, promettez moi que ce soir, vous ne parlerez pas politique ! Après tout, vous en parlerez tout le temps de votre visite, alors une trêve de quelques heures... Epargnez-moi ces choses ennuyeuses, et parlez moi plutôt de Londres. Son agitation me manque parfois...

Charlotte coula un regard au Père Joseph, espérant qu'il ne ruinerait pas tout de son côté en allant droit au but trop vite.
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¤ Chapitre 1 ¤ Bal à l'anglaise

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